Quand j’ai mal, s’applique le chaud ou le froid ?

Le froid et la chaleur sont effectivement des solutions simples pour calmer efficacement une douleur. Leur action est locale, sur les tissus, et générale, en envoyant au cerveau un message de contre-stimulation qui bloque les voies de la douleur. Mais chacun de ces remèdes a ses indications.

Quand appliquer du froid après une séance de réflexologie corporelle

Appliquer du froid en cas de :

– Arthrose et arthrite : le froid a une action anti-inflammatoire importante prouvée scientifiquement, efficace lors des poussées.
– Entorse : en cas de douleur aiguë, le froid réduit l’œdème grâce à la vasoconstriction et à la vasodilatation, et limite les hématomes.
– Tendinite : en cas de traumatisme, on a d’abord recours au froid.

Mode d’emploi : en phase aiguë, on applique le froid pendant 1 à 2 heures.
Attention, il ne faut pas appliquer le froid directement sur la peau : mettez les glaçons dans une poche plastique, puis dans un linge.

Quand appliquer du Chaud après une séance de réflexologie corporelle

Appliquer du chaud en cas de :

– Céphalées de tension : elles s’apparentent aux contractures musculaires, il faut donc utiliser la chaleur.
– Lumbago : la chaleur agit sur la conséquence de la douleur : la contracture musculaire. Le chaud, par vasodilatation, détend les muscles qui sont bloqués.
– Douleurs abdominales : la chaleur a un effet décontracturant local pour les douleurs digestives et les douleurs des règles.
– Tendinite : la chaleur est efficace en cas de tendinite progressive et chronique.

Mode d’emploi : pour une action décontractante, on applique le chaud 15 à 30 minutes, plusieurs fois par jours pendant 4 à 5 jours.
Attention à la température : ne mettez pas d’eau bouillante dans la bouillotte par exemple.

Les différentes douleurs suivant la partie du dos

Légère ou intense, persistante ou passagère, violente, lancinante, insoutenable…, les douleurs dorsales ou cervicales agissent comme une alarme pour signaler que quelque chose se produit dans l’organisme. Mauvaise posture, pincement d’un nerf entre deux vertèbres, arthrose, mouvement brusque… On regarde selon la localisation du mal de dos.

Le dos est composé de 24 vertèbres, mobiles, empilées les unes sur les autres, et maintenues entre elles par les disques vertébraux, des ligaments et des muscles. Mais cet ensemble est fragile, soumis à de multiples contraintes. Les vertèbres cervicales sont parmi les plus vulnérables de la colonne vertébrale. Ayant pour fonction de soutenir la tête, tout en assurant sa mobilité, elles sont donc très sollicitées et souvent malmenées. Que la douleur siège dans le bas du dos (lombalgie), dans le cou (cervicalgie) ou plus rarement dans le milieu du dos (dorsalgie), le mécanisme est identique.

Les mécanismes de la douleur

À l’origine, il y a le plus souvent une lésion anatomique du disque intervertébral, type déchirure ou dégénérescence, provoquée ou aggravée par le port de charges trop lourdes ou la répétition de gestes.

La partie postérieure du disque intervertébral peut être endommagée et cette lésion stimule des petits nerfs qui propagent les influx douloureux vers les muscles, les ligaments et les nerfs. Les douleurs du cou peuvent ainsi irradier jusque dans l’épaule, le coude, la main ou encore les omoplates, cependant un trouble lombaire peut provoquer des douleurs dans les mollets.

Lorsque cette douleur persiste plus de six semaines, elle devient chronique : elle est souvent moins vive, mais ne laisse guère de répit à celui qui en souffre.

Un mouvement brusque ou un effort violent

Une douleur intense, « comme un coup de poignard », puis un blocage du bas du dos caractérisent les lombalgies aiguës, ou lumbagos, les douleurs du dos les plus fréquentes. Localisées entre la 12e côte et le pli des fesses, les lombalgies peuvent être la conséquence d’efforts brutaux (déménagement, jardinage, terrassement) ou encore de gestes contraints trop fréquents (se pencher sur un malade, soulever des personnes alitées, travailler les bras tendus en l’air) comme on en trouve dans les professions d’aide-soignant, de peintre en bâtiment ou d’esthéticienne.

La lombalgie aiguë touche un peu plus les ouvriers et les artisans qui font des gestes répétitifs et portent davantage de charges lourdes. En revanche, le risque que cette affection se transforme en lombalgie chronique est identique chez les cadres et les ouvriers. Plus souvent, une fissure ou un affaissement des disques intervertébraux sont à l’origine de ces lombalgies.

Le pincement d’un nerf entre deux vertèbres

La douleur dorsale ou cervicale peut aussi être provoquée  par le pincement d’un nerf entre deux vertèbres.

  • Au cou, la douleur peut se prolonger dans l’épaule et dans le bras.
  • Dans le bas du dos, la douleur irradie dans la fesse, voire dans la jambe. Provoquée par une irritation d’une des racines du nerf sciatique, elle est caractéristique… de la sciatique. Il y a un continuum entre les trois, au fil du temps. On commence par une lombalgie, jusqu’au jour où survient la hernie discale, elle se produit lorsqu’un disque, écrasé entre deux vertèbres, sort de sa position d’origine et comprime la racine nerveuse. Très douloureuse, elle entraîne une altération de la sensibilité des membres inférieurs, voire des difficultés pour se déplacer.

À partir de 40 ans : l’arthrose

Autre grande cause de douleur : l’arthrose. Cette usure progressive du cartilage articulaire des vertèbres provoque des raideurs et des douleurs qui deviennent chroniques.

  • En cas de lombalgie : les plus touchées sont les personnes très cambrées, à partir de 40-50 ans. Plus encore si elles sont en surcharge pondérale, car cet excès de graisse entraîne une fonte des abdominaux. Au-delà de 60 ans, les lombalgies sont d’autant plus fréquentes que l’on cumule souvent problèmes de disques et arthrose. La principale conséquence est un rétrécissement du canal lombaire (qui contient notamment les nerfs destinés aux membres inférieurs, comme les nerfs sciatiques) et une claudication qui provoquent des douleurs du nerf sciatique à la marche, ce qui rend les balades prolongées impossibles. Les médecins parlent de syndrome de sténose lombaire.
  • En cas de cervicalgie : l’arthrose est la principale cause des douleurs du cou, ou cervicalgies. Cette dégénérescence du cartilage des articulations réduit la mobilité du cou et provoque des douleurs qui irradient jusque dans le bras. Lorsqu’une arthrose importante se combine avec une mauvaise posture de travail, devant l’ordinateur par exemple, elle peut, dans les cas les plus graves, conduire à un rétrécissement du canal médullaire (où passe la moelle épinière) associé à la compression des racines nerveuses issues de la moelle épinière (myélopathie cervicarthrosique). La personne souffre de douleurs du cou et des épaules qui s’accompagnent d’un enraidissement et d’envies impérieuses d’uriner, puis d’une légère paralysie des membres inférieurs.

Mal au cou : « coup du lapin », torticolis ou mauvaise position

Quand les douleurs cervicales ne sont pas dues à l’arthrose, elles peuvent provenir d’un problème discal, et sont généralement consécutives à un traumatisme comme le « coup du lapin » (hernie discale cervicale). De même, un torticolis persistant reflète parfois une pathologie mécanique sous-jacente, en réaction à une poussée d’arthrose ou à un disque malmené.

On identifie également de mauvaises positions adoptées pendant le sommeil ou au travail comme origine de douleurs cervicales plus ou moins sévères. Les spécialistes du dos déconseillent ainsi fortement de dormir à plat ventre, de pencher la tête en avant pour travailler sur ordinateur, ou encore de coincer le téléphone entre l’oreille et l’épaule pour prendre des notes pendant la communication.

Les douleurs au milieu du dos : plus rares

Les dorsalgies concernent le milieu du dos jusqu’à la racine du cou. Contrairement aux lombalgies et cervicalgies, elles relèvent très rarement de problèmes d’arthrose ou de disques.

Il faut chercher autre chose qu’un problème mécanique et faire un bilan complet et très précis. Ce peut être le signe d’une spondylarthrite (maladie inflammatoire du rachis) qui réveille la nuit, ou d’affections graves d’autres organes (cancer du pancréas, anévrismes de l’aorte…) qui provoquent des douleurs dorsales. C’est rare, mais cela existe.

Mal de dos : et si c’était le stress ?

Face au stress, le corps réagit en crispant ses muscles. Le dos, zone sensible, est une cible privilégiée. Explications pour ne pas se retrouver enfermé dans un cercle vicieux où anxiété et douleur s’entretiennent.

Les maux de dos coïncident souvent avec des périodes de tension

Lors d’une consultation pour un problème de dos, la question du stress surgit toujours, à un moment ou à un autre. « Indiscutablement, les épisodes de maux de dos coïncident souvent avec des périodes de tension dans la vie des patients », constate le Dr Jean-Yves Maigne, rhumatologue et chef du service de rééducation fonctionnelle à l’hôpital Hôtel-Dieu (Paris).

« De plus en plus souvent, les gens font le lien entre les difficultés qu’ils rencontrent dans la vie et la souffrance exprimée par leur corps », ajoute Pascal Pilate, ostéopathe.

Le stress est une forme d’agression à laquelle nous sommes tous soumis à des degrés divers. L’organisme y répond en tendant ses muscles, une façon de se verrouiller, donc de se protéger. Mais à la longue, les muscles se fatiguent et n’éliminent plus les toxines. La douleur s’installe.

Ces tensions se situent essentiellement au niveau des cervicales et des épaules. « Les muscles de la moitié supérieure du dos, du cou et de la tête sont les plus réceptifs au stress », observe le Dr Maigne. La zone lombaire, dans le bas du dos, est plus facilement touchée par les vibrations et le port de charges lourdes. Il n’empêche : une banale lombalgie peut s’aggraver dans un contexte de tension nerveuse.

Pourquoi le dos est-il si vulnérable ?

Le dos est une cible de choix pour le stress. « C’est un peu notre maillon faible », constate Jean-Paul Pes, psychomotricien.

Une zone souvent fragilisée

La colonne vertébrale et tous les muscles qui s’y rattachent sont soumis à rude épreuve tout au long de la vie. Ils conservent longtemps les stigmates des traumatismes anciens et des accidents. De plus, nous souffrons tous de lésions plus ou moins importantes : disques intervertébraux usés, hernies, arthrose… Dans ce contexte, l’anxiété et les soucis pèsent de tout leur poids sur des zones déjà fragilisées.

Des travaux scientifiques tendent d’ailleurs à le prouver : « Le stress abaisserait les défenses immunitaires de l’organisme, ce qui pourrait favoriser l’apparition de zones d’inflammation sur des disques intervertébraux ou des tendons. Cela pourrait, par exemple, révéler une arthrose qui était jusque-là indolore. Mais pour l’instant ce n’est qu’une hypothèse », explique le Dr Maigne. 

Des mauvaises postures à répétition

Parallèlement, nos mauvaises postures affaiblissent notre dos et le préparent mal à subir les assauts du stress. Passer des heures assis devant un écran d’ordinateur, la tête projetée en avant et les épaules remontées : rien de tel pour faire le lit des tensions musculaires ! Et les longs trajets en voiture, ankylosé et secoué sur un siège inconfortable : pas terrible non plus… A cela s’ajoutent la sédentarité et le manque d’activité physique qui font fondre les muscles du dos, le rendant d’autant plus fragile et sensible aux agressions.

Un diaphragme qui se crispe

Les ostéopathes portent, de leur côté, beaucoup d’attention au diaphragme, ce muscle qui soulève le thorax à chaque inspiration. Sous le coup du stress, la respiration s’emballe ou se bloque. « Or, le diaphragme s’insère sous les côtes jusqu’aux vertèbres. S’il se crispe, c’est toute la région dorso-lombaire qui ne fonctionne plus normalement », observe Pascal Pilate.

Douleur et stress : un lien étroit

Chacun d’entre nous est capable de supporter un stress passager, quitte à aller marcher ou nager pour se détendre un peu. Mais le stress peut, à la longue, dérégler les circuits de la douleur, en abaissant le seuil de tolérance de certains patients. Une simple tension musculaire prend alors des proportions inattendues. Le mal de dos devient, ainsi, une source d’anxiété qui ne fait que renforcer le stress initial. Environ 20 % des patients tombent dans ce cercle vicieux où douleur et stress s’autoentretiennent.

L’expression d’un mal-être

Pour les rhumatologues, ces malades ne sont pas faciles à traiter, d’autant qu’une véritable dépression se cache parfois derrière un mal de dos rebelle. « Il faut savoir écouter ces personnes et ne jamais leur dire que la douleur, c’est dans leur tête », insiste le Dr Charley Cohen, rhumatologue.

La dépression perturbe, en effet, le fonctionnement de la sérotonine et de la noradrénaline, deux messagers chimiques de la douleur. « C’est ce qui explique que plus de la moitié des dépressifs ressentent des douleurs anormales, dont 20 à 30% se situent dans le dos », dit le Dr Antoine Pelissolo, psychiatre à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

Certains médicaments antidépresseurs, agissant sur la noradrénaline et la sérotonine, ont prouvé leur efficacité à la fois sur la dépression et sur la douleur. Ils sont parfois prescrits pour soulager ce qui semblait, au départ, un simple mal de dos.